L’intelligence est principe de toutes choses, cause et maîtresse de l’univers, elle donne l’ordre au désordonné, le mouvement à l’immobile, sépare ce qui est mêlé, fait un monde de ce qui est confus.
Anaxagore de Clazomènes – Doxographie HERMIAS, 6 (Dox. 652)
Le principe premier du paganisme est l’appartenance et non la croyance. Chez les grecs, un philosophe platonicien, un sophiste matérialiste, un hiérophante versé dans les mystères sacrés ou un paysan adorant les dieux de façon candide avaient en commun, par-delà leurs visions différentes, d’être grecs. Ils participaient aux mêmes fêtes religieuses, réalisaient les mêmes rites, avaient les mêmes dieux et connaissaient globalement les mêmes mythes. Et en cela ils communiaient au même culte et s’abreuvaient à la même source.
Du temps du paganisme antique, religion, culture et identité nationale n’étaient pas des concepts aussi séparés qu’ils le sont aujourd’hui ; ce culte ne portait pas de nom car il s’agissait simplement de faire perdurer la tradition de ses aïeux. Avec le christianisme fut consommé le divorce des principes de peuple et de religion. Pourtant une religion n’est que l’expression de l’âme d’un peuple.
C’est ainsi qu’au sein de notre Religion, nous acceptons les candidatures de tout européen, de culture indo-européenne, sain de corps et d’esprit.
Il est important, il est essentiel que se constitue une élite, qui, dans un recueillement soutenu, définira, avec une rigueur intellectuelle et une intransigeance absolue, l’idée en fonction de laquelle il faut s’unir, et affirmera cette idée sous la forme, surtout, de l’homme nouveau, de l’homme de la résistance, de l’homme debout parmi les ruines
Julius Evola – Les Hommes au milieu des ruines

Concernant ce dernier point il convient ici de rappeler que si notre Ordre admet la liberté d’interprétation de notre religion, cette liberté n’est pas anarchique et se conçoit au sein du cadre de l’univers mental Indo-Européen.
Ainsi rejetons nous :

- L’idée de l’existence mondaine et tangible des dieux. Les Dieux ne sont pas des extra-terrestres, ils ne vivent pas sur les nuages ou dans le sol, ni « sur un autre plan ».
- Toute attitude qui, professant un dualisme ontologique strict, renierait la matière ou le corps (comme pourrait le faire le gnosticisme, l’encratisme, ou l’ascétisme par exemple), ou au contraire nierait toute intériorité (à l’image des hédonistes ou des matérialistes et consommateurs contemporains). Notre religion tend au contraire à « vivre le monde comme libération » (Kularnava Tantra)
- La pensée magique, irrationnelle ou superstitieuse ; souvent confondue avec le paganisme, la sorcellerie est pourtant une piètre imitation de ce dernier. De même nous rejetons l’idée que l’on puisse affirmer quoi que ce soit sans recherche ou expérimentation préalable : ce n’est pas au monde de se tordre pour coller à nos présupposés idéologiques ou religieux, mais à ces derniers de provenir de l’observation du réel. Aussi rejetons-nous l’idée d’une cosmogonie d’essence religieuse : l’explication de l’univers doit venir de la science et de la philosophie et non procéder d’un raisonnement religieux.
- Le syncrétisme et en particulier les concepts de métempsychose ou de réincarnation, les pensées cabbalistiques, ou New-Age et occultes. De même rejetons-nous le principe très abrahamique de « révélation » et d’interprétation littérale des textes.
- Le passéisme, le primitivisme, ou le reconstructivisme qui voudrait retourner dans un passé sublimé et irréaliste ou rejeter toute science ou progrès à l’image des amish ; ou au contraire le futurisme ou progressisme qui aimerait faire table rase du passé. Le temps du christianisme ne fut pas une « parenthèse » ou un temps seulement négatif qu’il faudrait nier ; il nous faut avoir un regard honnête et sain sur notre histoire dans son entièreté.
- Les idéologies en général, et en particulier les délires contemporains (gender studies, mondialisation, Critical race theory, courants marxistes ou marxiens, psychanalyse…). Nul en notre Ordre ne saurait être le sectateur d’un système de pensée.
De la même manière rejetons-nous toute attitude qui tendrait à
- la soumission ou à la crainte des dieux ou des chefs, ainsi qu’à toute forme de servilité
- l’interprétation des aléas de la vie en terme de punition ou de récompense et, partant, nous nous opposons à tout concept de damnation ou de récompense après la mort
- une forme de manichéisme qui consisterait à ne voir le monde qu’en terme de « bien » ou de « mal »
- une posture de troll, de manipulateur, de gourou ; toute personne cherchant le drame et la confrontation, ou le pouvoir personnel et la gloire et mue par une haine aveugle sera rejetée.

C’est ainsi qu’à l’image de l’hindouisme, nous acceptons comme nôtres diverses écoles de pensées dont les frontières sont diaphanes et les sous-branches aussi nombreuses qu’il existe de membres, et dont les spécificités sont relatives à leur vision de la nature des dieux et du monde :
- Une conception d’inspiration platonicienne où les Dieux sont des Idées, c’est à dire, des principes organisateurs du Réel pour résumer grossièrement. L’Assimilation aux Dieux ou déification, devient un but essentiel de la mystique.
- Une conception transthéiste où les dieux sont l’idéal, le futur idéalisé des hommes, comme le Paradis est le monde idéal ; ainsi le Dieu serait l’homme en puissance. On peut mettre cela en parallèle avec le surhomme nietzschéen, qui cherche à dépasser sans arrêt son humanité.
- Une conception archétypale à la Jung, où les Dieux sont des principes organisateurs, agissant au sein de la psyché humaine, et influençant sa destiné. Ils sont nos liens avec nos ancêtres, et même nos ancêtres eux-mêmes, agglomérés dans des Génies familiaux et raciaux.
- Une conception monothéiste, où les dieux sont des hypostases (dans une acception Plotinienne) ou des modalités du Divin, Divin inconnaissable si ce n’est par une théologie symbolique (ie cataphatique) ou mystique (ie apophatique).
- Une conception panthéiste, où la Nature est Divine et où les dieux sont des allégories d’inspiration « animiste » servant à symboliser que le Sacré procède du Réel et du monde qui nous entoure.
- Une conception athée mystique, où le Réel est un inconnaissable, un Chaos où « Tout passe » selon l’expression d’Héraclite. A l’image du héros absurde de Camus, la vie devient comparable au mythe de Sisyphe mais où « il faut imaginer Sisyphe heureux ». Dans cette acception, le dieu serait l’avenir et l’idéal de l’homme, toujours renouvelé et jamais atteignable, tandis que le Réel serait un inaccessible dont le monde que nous percevons n’est qu’un reflet. La quête indispensable mais vaine qui consiste à atteindre le réel serait ainsi la base de nos existences.
etc.